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LE TEMPS N’ATTEND PERSONNE

J’ai lu les articles de Shaykh Hamdi sur l’importance du développement personnel face au passage du temps. Le passage du temps est essentiellement – dans la perspective coranique – une perte sur un plan personnel.

Et puis je suis tombée sur cette photo sur le mur facebook de mon père. C’est une photo de ma grand-mère bien-aimée, de mon grand-père, et de leurs enfants. Mon père est juste devant son père (en bas à droite). Un membre de la famille a écrit dans les commentaires : « 2 sur 7 nous ont quittés. »


SubhanAllah. Je n’y avais même pas pensé de cette façon. La plupart de cette chère famille, mes oncles et tantes et mes grands-parents bien-aimés, ont déjà quitté ce monde pour l’autre Royaume.
Le temps passe, inexorablement… que va-t-on faire de ce temps qui nous reste à vivre ?

Je suis reconnaissante d’avoir des grands-parents que je suis fière d’appeler mes grands-parents – au sujet desquels je n’ai jamais entendu que du bien. Je leur suis reconnaissante pour les histoires que mon père m’a racontées à leur sujet, pour l’aide qu’ils ont apportée aux autres – sans rien attendre en retour. Des jeunes couples qu’ils ont sauvés du divorce, de la générosité dont ils ont fait preuve même à l’âge qu’ils avaient sur cette photo – et que j’ai connu plus tard, en tant que leur petite fille, chargée d’apporter des assiettes de nourriture à différents voisins et et aussi parce qu’ils m’ont toujours concocté des petits plats spéciaux rien que pour moi.Ce qui me frappe dans l’article de Shaykh Hamdi sur le passage du temps, c’est le passage qui évoque l’importance de ne pas attendre d’être plus âgé pour commencer son travail de développement personnel.

Le temps passe, inexorablement… que va-t-on faire de ce temps qui nous reste à vivre ?


Ne pas supposer que le temps fera le travail à notre place… c’est pourquoi j’aime cette photo. Ils étaient jeunes ici, mais je crois qu’ils étaient déjà bien plus avancés dans ce travail de développement personnel que beaucoup d’entre nous, qui sommes aujourd’hui plus âgés que mes grands-parents ne l’étaient sur cette photo.Mes grands-parents n’avaient pas de nom pour le chemin qu’ils entreprenaient – devenir de meilleures personnes… mais à chaque tournant, ils semblent avoir été à la hauteur de la situation -aussi loin qu’il m’a été donné la chance de les connaître.


Leur maison a toujours été un refuge pour moi pendant mon adolescence, et j’ai appris à prier avec eux lorsque j’étais enfant. Leurs souvenirs m’entourent et me reviennent sans que je n’ai à les chercher. Cet après-midi, un ami me rappelait de ces cartes téléphoniques que nous achetions pour appeler nos proches à l’étranger avant que WhatsApp ne soit créé- et combien d’argent était englouti dans ces cartes qui semblaient toujours s’épuiser si vite… tous ceux qui se souviennent du début des années 2000 se souviendront de ces cartes… et cela m’a rappelé de la solution que j’avais trouvée pour palier à ce problème : lorsque je ressentais un besoin trop fort de parler à mon Anse (mon enseignante) en Syrie, je filais chez ma grand-mère et – tenez-vous bien – j’appelais directement !! Oui, directement. Je savais que mes parents ne m’auraient jamais laissée faire ça, mais ma grand-mère chérie, elle, me laissait faire.

Ce soir-là, j’enseignais la prière à une jeune fille, et alors qu’elle priait à côté de moi, j’ai pu l’entendre chuchoter quelques mots – et cela m’a ramenée dans mes souvenirs, lorsque j’entendais ma grand-mère chuchoter de la même façon dans sa salât… cette période où c’était moi la petite fille à côté d’elle.
Peut-être le faisait-elle exprès de réciter un peu plus fort pour que je puisse le remarquer – et c’est ce que j’ai fait. J’étais tellement intriguée par ses chuchotements, dont je ne comprenais rien, mais qui avaient un véritable effet hypnotique sur moi… Je voulais y participer.

Une de mes amies a récemment partagé une prière qu’elle a entendue quelque part : « Puissions-nous être de bons descendants pour nos ancêtres et de bons ancêtres pour nos descendants. » Pour moi, c’est ce que cette photo évoque – la prise de conscience que ceux qui sont nos ancêtres ont fait leur part pour être de bons ancêtres pour nous… et que maintenant c’est à nous d’être de bons descendants pour eux, et de bons ancêtres pour ceux qui viendront après nous. Si nous voulons parvenir à cela, nous devons accepter de nous mettre au travail.

Puissions-nous reconnaître que la vie est courte. Il n’y a vraiment pas de temps à perdre en frivolités, et encore moins en luttes ou en péchés.


Sur cette photo, prise en 1945, mon père a 5 ans. Les enfants que vous voyez avaient toute leur vie devant eux… Aujourd’hui, avec le passage du temps, certains sont âgés, et d’autres ont quitté ce monde. « 2 sur 7 nous ont quittés » : oui, la plupart de cette tendre famille a déjà quitté ce monde pour l’autre Royaume. Mais je suis aussi ce qui reste de la leur, et si je dois prendre cette vie au sérieux, je dois me définir comme telle, afin de vraiment m’engager à faire ce que je dois faire dans le temps qu’il me reste à vivre.

Puissions-nous reconnaître que la vie est courte. Il n’y a vraiment pas de temps à perdre en frivolités, et encore moins en luttes ou en péchés.
Quand je regarde cette photo, je vois un homme et une femme pleins de dignité et d’honneur. Un jour, vos petits-enfants et vos enfants regarderont avec nostalgie de vieilles photos de vous…

Puissent-ils être fiers de vous appeler leurs grands-parents, et vous voir comme des personnes qui ont consacré leur vie à ce travail de développement personnel, qui ont essayé sans cesse de devenir une meilleure version d’eux-mêmes, une meilleure personne pour l’amour de Dieu, le vôtre et le leur.

Lire l’article de Shaykh Hamdi ben Aïssa qui a inspiré cet article : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1022323208266691&id=207999329699087

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