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LE CHEMIN DE LA TAWBA, un chemin de renaissance (partie 1)

Le cheminement spirituel est avant tout un chemin de transformation intérieure. Lorsque nous décidons – par la Grâce et la Volonté de Dieu – de nous engager sur ce chemin de vie, ce chemin de transformation et d’élévation spirituelle, il nous est nécessaire de faire un travail d’introspection afin de prendre conscience de nos défauts, de nos péchés et de retourner vers Dieu dans un état de tawba.
Le terme “tawba” vient du mot “awba” qui signifie : “en retour”, et que l’on pourrait ainsi traduire par : renaître en Dieu.

La tawba est un véritable art qui doit avant tout se vivre. Ce n’est pas un état que l’on vient tirer de quelques lectures et que l’on est capable d’atteindre et de réaliser par ses propres moyens.

Le plus beau fruit de la tawba, c’est l’humilité. 

Les savants disent que le cheminement spirituel doit absolument commencer par l’étape de la tawba, constituant ainsi le premier pas du cheminement. Tu ne peux pas commencer ton cheminement sans passer par la tawba.
Il s’agit d’une expérience unique qui ne s’interrompt jamais. La tawba ne se vit pas seulement une fois. Bien au contraire, elle est un processus qui ne connaît pas de fin auquel nous devons continuellement nous dévouer et nous exercer. 

RECONNAÎTRE SES DÉFAUTS

La première étape de la tawba, c’est d’être conscient de ses défauts comme la jalousie, l’arrogance, l’orgueil, la paresse, etc.
L’être humain a naturellement tendance à se contenter et à se satisfaire de son état. Lorsque ses défauts lui sont exposés, il a du mal à les voir et se reconnaître dans la description que l’on peut faire de lui. C’est sa nature première et primitive, il est donc nécessaire, pour s’engager dans un véritable chemin de transformation intérieure, de reconnaître ses défauts afin de pouvoir les voir et demander à Dieu de nous les pardonner à travers un véritable processus de tawba.
On doit entrer dans un exercice d’introspection et se demander quelles sont les mauvaises choses qui se sont installées en nous-mêmes et qui se révèlent dans notre façon d’agir et de réagir avec les autres, dans nos regards, nos paroles et nos pensées. 

C’est principalement dans nos rapports avec l’autre que ces défauts, ces maladies intérieures vont se manifester, que nous allons pouvoir les voir et permettre ainsi une prise de conscience.

Et c’est un des bienfaits de la compagnie. Elle nous permet de voir ce que nous n’aurions pas pu voir seul.

Tu ne peux pas commencer ton cheminement sans passer par la tawba.

Lorsque nos défauts se révèlent à nous-mêmes, se présente alors à nous un véritable défi qui doit nous permettre d’arriver à un sentiment de regret pour toutes nos mauvaises pensées, actions et paroles. 

On se retrouve ainsi dans une sorte d’inconfort que nous devons accepter, sans quoi la tawba n’est pas possible. Il faut réussir à accepter le fait que cela va être assez difficile. Voir ses défauts amène tout un tas de questionnements, de contradictions, et de confusions car il est difficile pour l’ego de comprendre et d’entreprendre cette remise en question. Car en réalité, tu as déjà une image de toi-même : « je fais ma prière, je me porte mon hijab, je suis religieuse, etc. Pas comme ma famille ni comme mes voisins ! » Et maintenant que Dieu te demande de faire un autre bilan, c’est difficile car l’égo veut juste préserver l’image qu’il s’est fait de lui-même. Venir questionner tout cela, c’est venir perturber l’équilibre de l’égo et c’est une expérience désagréable pour lui. C’est pourtant cette réalité que l’on doit regarder en face et embrasser pour avoir une vraie tawba : s’asseoir devant Dieu en reconnaissant ses erreurs et Lui demander de l’aide : “ Seigneur, je reconnais avoir fait des erreurs. J’ai beaucoup de défauts. J’ai besoin de Toi Seigneur, couvre mes faiblesses et mes défauts de Ton Infini Pardon et de Ton Amour Inconditionnel.”

QUELS SONT LES FRUITS DE CET EXERCICE ? 

Le plus beau fruit de la tawba, c’est l’humilité. 

Il y a beaucoup d’égoïsme et d’individualisme chez l’être humain, même parmi les religieux et chez celles et ceux qui prétendent suivre un cheminement spirituel.

Lorsque tu souffres de maladies du coeur, cela s’exprime surtout par un manque de respect envers les autres mais également envers Dieu. Par exemple, si l’on prend le cas de la jalousie, elle n’est rien d’autre qu’un manque de respect quant aux choix et aux décisions de Dieu. Si Dieu veut donner quelque chose à quelqu’un, ce n’est pas ton affaire, il s’agit de Sa décision. Et l’arrogance n’est rien d’autre qu’un manque de respect envers les créatures de Dieu. Tu n’es pas du tout mieux que les autres ! Il s’agit là d’un très grand problème au sein de notre communauté ! Le Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui) nous a bien enseigné que celui qui a ne serait-ce qu’un petit grain d’arrogance dans son coeur ne pourra sentir le parfum du paradis pendant 70 années, tellement il en sera éloigné. 

Toute cette vie n’est qu’une préparation pour ce moment de face à Face avec Dieu.

Il faut prendre tout cela au sérieux, sinon  la religion risque de devenir une recherche de performances, où l’expérience devient telle des saisons qui passent et qu’on laisse partir sans aucun effet sur nous et sur nos vies. Un moment précieux comme Rajab deviendra alors juste une saison pour se préparer pour Ramadan. Alors qu’en réalité il s’agit d’un mois très profond qui t’invite à une assise intime entre Dieu et toi, un moment de conversation pour Lui dire : “ Seigneur ! Je veux faire une tawba !”.
C’est le moment de cultiver cette tawba, ce retour à Dieu.

Si tu as vraiment l’intention de faire une tawba, alors attends-toi à ce que Dieu place devant tes yeux les images de choses qui tu as faites par le passé et qui ne sont pas acceptables pour Lui. Prends cela comme un cadeau que Dieu te fait afin que tu puisses être dans un état de profond regret. Il te rappellera une situation dans laquelle tu as coupé la parole à quelqu’un, où tu as lancé un mauvais regard à une personne, et beaucoup d’autres situations auxquelles tu n’as pas prêté attention sur le moment.

Nous ne sommes pas parfaits, cela est un fait, et avec nos rythmes de vie, ces quotidiens chargés, nous ne sommes pas toujours capables de nous rendre compte à l’instant T de l’erreur que nous venons de commettre. Alors, il est nécessaire de prendre régulièrement un moment pour faire le point, un inventaire de toutes les choses que l’on a manquées, les erreurs que nous n’avons pas eu le temps de regretter véritablement, les comportements qui, volontairement ou involontairement, ont blessé des personnes. Ferme les yeux et fais abstraction de tout. Fais abstraction de l’environnement et de l’entourage dans lequel tu évolues, parce que même s’il est le plus sain, même si tu as la compagnie la plus bénie, cela ne garantit en rien ton salut. La question la plus importante à se poser est : moi, où est-ce que j’en suis ?

Rappelle-toi que c’est seul que tu comparaîtras devant Dieu ! Ce sera juste toi et Dieu, et personne d’autre… Tu ne pourras pas donner d’excuses, ou apporter de justifications ce jour-là. Toute cette vie n’est qu’une préparation pour ce moment de face à Face avec Dieu.

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