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LA PÉRIODE MENSTRUELLE : UN MOMENT DE PROFONDE CONNEXION À DIEU (Partie 2/2)

LÂCHER PRISE ET LAISSER PLACE À DIEU

Les menstrues sont une période de vulnérabilité et en tant que telle, une invitation à embrasser pleinement notre dépendance à notre Seigneur, Celui Qui prend soin de nous. Certaines femmes peuvent se sentir plus fatiguées durant cette période tandis que d’autres ressentent de la douleur. Ce sont là de véritables opportunités pour apprendre à s’appuyer sur Sa Force et Son Pouvoir Guérisseur et Apaisant.

Personnellement, face à mon épuisement et ma faiblesse physique durant cette période, qui sont aussi intenses qu’un jour de jeûne voir plus, je me retrouve à observer la douceur de cette faiblesse, tant elle est en contraste avec Sa Force. Je sais que c’est un cadeau venant de Lui, et au lieu d’y résister, je lâche prise de toute culpabilité de ne pas pouvoir venir à bout de toutes les tâches que les autres exécutent sans peine et je me repose plutôt dans Sa Grâce, dans la sécurité de Son Souci. Après tout, Il n’a pas besoin que je sois une super-héroïne, tout repose de toute façon sur Sa Gestion à Lui.

D’ailleurs, n’est-ce pas le cas en tout temps ? Je sors de cet état avec une conviction renouvelée que même lorsque je ressens la force des membres de mon corps, c’est toujours Lui qui est en contrôle. Imaginez si nous étions habituées à cette alternance de force et de pouvoir en nous-mêmes, notre psyché ne serait pas si choquée de nous voir vieillir ou tomber malade… et Dieu sait mieux.

Durant cette période, nous devenons les témoins de l’action de Dieu à l’intérieur de nos êtres, dans nos états physiques, émotionnels et mentaux. Nous sommes invitées à nous abandonner au mystère de Son Action : nous ne décidons pas quand avoir nos règles, ni quand elles prennent fin… Quelle opportunité unique d’apprendre l’acceptation, la soumission et la reconnaissance que nous ne sommes pas en contrôle, mais que Lui Seul l’est. Nous ne contrôlons même pas nos propres corps ! N’est-ce pas merveilleux que ce processus naturel demeure imprévisible et incontrôlable par les humains ? Vu de cette perspective, c’est une raison de célébrer la Beauté insaisissable avec laquelle Dieu agit, si insaisissable que même notre obsession moderne du contrôle n’a pas été en mesure de la saisir. 

Quelles est donc cette période mensuelle si ce n’est une manifestation de Son Pouvoir Insondable et de notre manque de compréhension total ? Si nous nous autorisions à être émerveillées durant cette période, elle pourrait devenir l’une des expériences les plus transcendantes de notre vie spirituelle.

En tant que femmes vivant en ces temps modernes, nous avons été conditionnées à croire que nous ne méritons pas de recevoir un traitement spécial ou des aménagements pour le simple fait que nous sommes des femmes. La modernité s’emploie à gommer les belles et honorables différences qu’il y a entre les hommes et nous, à part quand ces différences servent des fins matérielles comme lorsqu’il s’agit de considérer nos corps comme des objets ou exploiter notre pouvoir d’achat sur les produits de beauté et les vêtements. Peut-être que ce conditionnement est la raison-même de notre réticence à reconnaître quand Dieu nous couvre de cette attention toute particulière.

Pensez simplement à ce que Dieu dit à notre Mère Maryam (que Dieu continue de nourrir sa lumière et notre connexion à elle) alors qu’elle était en train d’accoucher : « Mange, bois et sois tranquille ! »
N’est-ce pas ce qu’Il vous dit à vous et à moi lorsqu’Il nous demande de boire et de manger au lieu de jeûner durant nos périodes de menstrues ou de saignements post-natals ? N’est-ce pas donc pas à ce même confort qu’Il nous invite lorsqu’Il insiste pour que l’on ne force pas sur nos corps à ce moment particulier ?

Ô mon Doux Seigneur
Je jeûne quand Tu me le demandes
Et je mange quand Tu me le demandes
Je Te cherche
À travers toutes les façons
Par lesquelles Tu veux me voir prier
Ce qui compte en réalité n’a jamais été ce que je fais
Ou ce que je ne fais pas
Ce qui compte et qui a toujours compté
C’est Toi et Toi Seul
Que jamais je ne sous-estime Ton Amour !
Que ma seule quête soit de Te contempler
Plus que de contempler ce que je fais ou non

UN ÉTAT D’ÉVEIL INTENSE

Les variations hormonales que Dieu provoque au sein de nos corps durant nos règles sont le réveil idéal dont nous avons besoin pour nous libérer de certaines émotions et pour leur donner la chance de circuler plus librement. Tout cela pose ainsi le décor idéal pour les larmes que nous versons plus facilement durant nos prières (doua) et nos exercices de développement de conscience (dhikr) en cette période menstruelle. 

Profitons de cette sensibilité émotionnelle accrue pour rechercher ardemment une connexion à notre Créateur et au Bien-Aimé (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui ainsi qu’à ses héritiers bénis aux coeurs sanctifiés) et pour pleurer de hâte de Le rencontrer. C’est bien lui qui a enseigné avec tendresse à notre Mère Aïcha (que Dieu continue de nourrir sa lumière et notre connexion à elle) qu’avoir nos règles est un état que Dieu a décrété pour toutes les filles d’Adam et qu’il n’y avait pas de quoi être attristée ou désespérée.
Oui, faites bon usage de cette capacité émotionnelle pour l’investir et avancer davantage dans votre quête d’Amour. L’une de nos pieuses ancêtres, notre Mère Aïcha al-Ba’uniyya a entièrement écrit son mawlid (poème d’amour sur la vie du Prophète) alors qu’elle était en état de menstrues.

Profitons de cette sensibilité émotionnelle accrue pour rechercher ardemment une connexion à notre Créateur et à Notre Bien-Aimé et pour pleurer de hâte de Le rencontrer.

MAIS POURQUOI NE POUVONS NOUS PAS PRIER ?

Le cœur de la Salât (sa composante la plus importante) est la prosternation, et c’est justement cette action que nous évitons de faire durant nos règles. Nous évitons d’effectuer ce mouvement qui lui est propre alors que nous pouvons nous tenir debout et faire d’autres mouvements présents dans la Salât. 

Une de mes amies m’a récemment éclairée sur le sujet : après son accouchement, sa professeure de yoga lui a proscrit une position spécifique qui est très similaire à la prosternation durant la Salât, en lui expliquant que cette position était nuisible pour l’utérus lorsqu’il saigne, que ce soit à cause des règles ou des saignements post-natals. Cela a vraiment été un cadeau pour moi d’entendre cela. Dieu nous guide toujours vers ce qu’il y a de mieux pour nous.

Nous savons que, lorsque nous récitons du Qor’an et que nous ne pouvons pas nous prosterner quand un verset le demande (par exemple quand nous conduisons et que nous sommes dans l’incapacité de faire le mouvement), le remplacement de ce geste consiste à réciter 4 fois la formule suivante :
“SoubhanAllah, alhamdoulilah, la ilaha il Allah, Allahou Akbar”

Maintenant, lisez ce qui suit :
Notre Mère Aïcha (que Dieu continue de nourrir sa lumière et notre connexion à elle) demanda au Noble Prophète Mouhammad (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière ainsi que notre connexion à lui) comment rester pleinement connectée durant cette période et il lui répondit de réciter 4 fois :
“SoubhanAllah, alhamdoulilah, la ilaha il Allah, Allahou Akbar”
Cette récitation peut être vue comme un remplacement de la prosternation… Quelle merveilleuse guidance nous avons là !

Comme vous le savez, la meilleure manière de perdre un bienfait consiste à le prendre pour acquis et à ne plus se montrer reconnaissant. Nous sommes privilégiées en tant que femmes parce que nous bénéficions d’un moment durant lequel nous ne nous engageons pas dans l’exercice de la Salât, non pas parce que nous l’abandonnons, mais parce que Dieu nous demande de ne pas le faire. Et si cela nous procure un sentiment de manque et de hâte pour la Salât, et que nous sommes ensuite heureuses de pouvoir la reprendre après nos règles, alors quel bienfait… Quel cadeau immense, quand la séparation adoucit davantage le cœur.

Nous ne devons jamais nous autoriser à ressentir de la négativité, comme si nous étions d’une manière ou d’une autre privées d’une connexion à Dieu durant cette période ou comme si nous étions « impures ». La notion d’impureté est totalement opposée à l’enseignement du Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière ainsi que notre connexion à lui) qui lui s’en est désavoué en se rapprochant davantage de ses épouses durant leur période menstruelle. Alors qu’il était en pleine adoration, il récitait le Qor’an en reposant sa tête sur les genoux de son épouse Maymouna alors qu’elle était en état de menstrues. 

Toute conception qui associe les règles avec une sorte de diminution métaphysique de la pureté et de la bonté d’une femme prend sa source dans d’autres traditions religieuses et nous devons faire attention à leur impact négatif sur nous et sur notre rapport avec nous-mêmes et avec notre Créateur qui nous a faites telles que nous sommes : parfaitement formées.

Avant, lorsque j’avais mes règles, je disais : « ‘ma alayyi as-salât » (la Salât ne m’incombe pas en ce moment) : une expression technique qui parle en terme de jurisprudence. Et aujourd’hui, Shaykh Hamdi ben Aissa m’a appris une nouvelle manière de me décrire durant cette période : « ana fi-salât » (Je suis en état de Salât), parce que notre Guide Bien-aimé (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière ainsi que notre connexion à lui) nous enseigne : quiconque prie sa Salât et ensuite attend la suivante impatiemment pour la prier est en Salât pendant tout ce temps.

Nous ne devons jamais nous autoriser à ressentir de la négativité, comme si nous étions d’une manière ou d’une autre privées d’une connexion à Dieu durant cette période ou comme si nous étions « impures ». La notion d’impureté est totalement opposée à l’enseignement du Prophète.

Que votre période menstruelle soit cette attente pleine de beauté, empreinte d’amour et de hâte, afin que vous soyez en état de Salât à chaque instant !

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