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LA PÉRIODE MENSTRUELLE : UN MOMENT DE PROFONDE CONNEXION À DIEU (Partie 1/2)

Chères amies, chers amis, 

Je vous adresse cette lettre parce que j’ai le cœur brisé à l’idée que quiconque puisse se sentir défavorisé ou puni par l’action pourtant pleine d’amour de Dieu dans sa vie. 
Cela me brise le cœur que l’on puisse avoir une opinion si destructrice de notre Seigneur en nous appuyant sur la dangereuse croyance qu’Il serait capable de nous exclure du bien ou de nous frapper d’un état dépourvu de sens spirituel ou encore de décréter que nous soyons déconnectées de Lui et ce, une fois par mois ! 
Quelle perception avons-nous de Dieu si c’est le genre d’action que nous Lui attribuons ? Pour quel genre de Dieu sommes-nous en train de Le faire passer, Lui qui est Très Élevé ?

Il y a une autre raison pour laquelle je vous écris cette lettre : c’est parce que j’ai été bénie d’avoir deux enseignantes qui ont incarné à mes yeux l’état de confiance sans faille en Dieu, la connaissance certaine qu’elles sont aimées par Lui… Et c’est bien là la connaissance la plus importante de toutes.

Lorsque je l’ai rencontrée il y a maintenant presque vingt ans de cela, l’une d’entre elles a prononcé une phrase en particulier qui a changé ma vie et qui est depuis restée une fondation et une lumière directrice pour moi. Elle avait écouté l’histoire de ma quête de guidance et elle m’avait répondu en ces mots : « Dieu ne t’aurait jamais amenée jusqu’ici pour te décevoir ensuite. Ce n’est pas le Dieu que je connais. »

Cette phrase m’avait frappée comme rien ne l’avait jamais fait auparavant, cela m’a fait réaliser deux choses : d’une part qu’il était possible de « connaître » Dieu et non pas seulement de croire aux choses qu’on nous raconte à Son Sujet ; et d’autre part, qu’il était possible d’avoir pleinement confiance en Sa Bonté.

Cette compréhension que mon Enseignante bien-aimée m’avait offerte a été le point de départ de mon questionnement sur la culture musulmane moderne qui encourage les sentiments négatifs à l’égard des menstruations, cette culture qui cultive en particulier le sentiment que nous sommes privées de l’opportunité d’adorer notre Seigneur à ce moment-là.

Mon Enseignante, que Dieu la bénisse, nous a appris que la période des menstrues n’est en aucun cas un moment de déconnexion. C’est en réalité le contraire : elle est un moment de profonde connexion à Dieu.

Mon Enseignante, que Dieu la bénisse, nous a appris que la période des menstrues n’est en aucun cas un moment de déconnexion. C’est en réalité le contraire : elle est un moment de profonde connexion à Dieu.

Ton temps de menstruation est un temps d’exercice intense de développement de conscience (dhikr), de méditation, de contemplation et de prière. L’enseignant de l’une de mes amies appelle même ce moment : la prière profonde.

La période menstruelle, contrairement à ce que l’on peut penser, est un moment exceptionnel pour recevoir les bénédictions et les ouvertures spirituelles intérieures venant de la part de notre Seigneur.

Traditionnellement, c’était un moment où les femmes qui cheminaient spirituellement cherchaient à se désengager du contact humain pour plutôt tendre vers leur âme tout en chérissant et en prenant soin de tous les mécanismes importants qui prenaient place dans leurs corps durant cette période.

Et quelle drôle d’époque ! Quelle chose étrange de nos jours que de s’attendre à ce que nous nous comportions exactement de la même manière que durant n’importe quel autre moment du mois. Alors qu’en réalité toutes sortes de choses se produisent en nous : la sécrétion de différentes hormones, la sollicitation de muscles habituellement au repos (qui vient parfois avec une souffrance sous la forme de crampes), sans compter la fatigue. 
Notre Seigneur Lui-même ne nous traite pas comme si c’était une période ordinaire… 

Bien au contraire, Il prend tout particulièrement soin de nous durant cette période en nous tendant la main avec une tendresse sans pareille, que personne d’autre ne connaît. Combien nous sommes bénies en tant que femmes, au point de ressentir toute cette attention et cette affection une fois par mois…

Notre Doux Seigneur, à travers cet état, nous invite à apprendre comment avoir de la compassion envers nous-mêmes durant cette période, en nous montrant Sa Compassion à Lui.
Ainsi dans l’expérience de cette période menstruelle, nous sommes appelées à prendre congé de la routine stricte de la Salât (la méditation rituelle à des moments spécifiques de la journée) et à manger et boire quand les autres jeûnent. 
Par cette douce tendresse qu’Il nous manifeste, Il nous incite ainsi à apprendre à être compatissantes envers nous-mêmes et envers les autres durant les moments de faiblesse. 
Si seulement le monde pouvait apprendre de Dieu !

Dans le milieu du travail du monde moderne dit “occidental”, qui prétend pourtant viser la non-discrimination et le respect des femmes, on entend souvent les collègues masculins pester quand une femme exprime son besoin de quitter plus tôt le travail ou lorsqu’elle manifeste des signes de fatigue à ce moment du cycle. Evidemment, certaines femmes (souvent selon leur âge) ressentent très peu de conséquences sur le plan émotionnel et physique durant leurs règles, j’étais d’ailleurs dans cette catégorie durant ma jeunesse. 
À mesure que je prends de l’âge, j’en arrive à apprécier toujours plus la Sagesse de Dieu et Son souci pour mon bien-être, un souci que bien souvent je n’ai pas pensé à me donner à moi-même. Il y a du bon dans le repos, et pas seulement dans la productivité quantifiable.

UN TEMPS DE RETRAITE 

Le Créateur dit : “ ils te questionnent au sujet des menstruations. Réponds-leur : c’est un moment de vulnérabilité pour les femmes, laissez-leur alors de l’espace pendant cette période.”

(Sourate al-Baqarah : Chapitre 2, Verset 222)

Le Créateur dit : “ ils te questionnent au sujet des menstruations. Réponds-leur : c’est un moment de vulnérabilité pour les femmes, laissez-leur alors de l’espace pendant cette période.”
(Sourate al-Baqarah : Chapitre 2, Verset 222)

Lorsque je suis dans ma période menstruelle, je suis apaisée d’entendre ces merveilleux Mots de mon Seigneur. Je suis soulagée de savoir que ma vulnérabilité et mon besoin de calme sont vus et reconnus par Dieu, et que ce ne sont pas de vulgaires fabrications sorties de ma tête. Je me vois octroyer la Permission par Lui de prendre de la distance par rapport à mes interactions normales aussi enrichissantes soient-elles. 
C’est en se basant sur ce concept que beaucoup de nos Enseignantes considèrent la période menstruelle comme une opportunité naturelle de retraite, de prières profondes et d’intimité pour les femmes.

Ce temps de retraite ouvre les portes d’un tout nouveau niveau de connexion à notre Créateur, toujours plus profond… 
En partie parce que notre adoration (`ibada), notre attachement à Dieu ne dépendant plus d’actions comme l’exercice actif de la Salât, de la lecture du Qor’an et du jeûne. Nous sommes ainsi contraintes de réaliser que notre connexion à Lui va bien au-delà de nos actions : il ne s’agit plus seulement de faire mais d’être. 

Voilà un cadeau inestimable fait aux femmes : nous sommes appelées chaque mois à réaliser que notre relation à Lui, à Son Amour et Son Souci pour nous, vont bien au-delà de ces actes dont nous devenons bien trop souvent dépendantes. 

Nous réalisons à travers cet état que ce ne sont pas nos actions qui définissent notre relation à Lui mais le fait que nous soyons avec Lui, que nous Lui appartenons et que nous n’existons que par Lui, dans chacun de nos états.

Tous les musulmans ont besoin de s’imprégner de cette leçon. Il est également important que nous en tant que femmes, réalisons combien nous sommes privilégiées d’être amenées à cette prise de conscience de manière régulière.

À CHAQUE SOUFFLE VÉNÉREZ-LE 

Nous nous rapprochons aussi de Dieu à travers la contemplation (le tafakkur) : méditer sur le fait que cette période de menstruations insiste et souligne notre profonde connexion à Lui dans l’expérience de Son Attribut « Al Khaliq » (le Créateur), puisque nos utérus sont la manifestation humaine de Son Pouvoir Créateur et que c’est là que la création dans sa dimension humaine a lieu. Nos règles nous rappellent ce choix extraordinaire de Dieu : celui d’avoir choisi nos utérus comme hôtes, là où Sa Création prend sa forme physique avant d’entrer dans cette dimension d’existence.

Peu importe que nous ayons des enfants ou non, nous sommes toutes invitées à nous souvenir de ce pouvoir créateur et nourricier qui réside en nous.
Comme beaucoup d’entre vous le savent, nos utérus, une partie des organes reproducteurs impliqués dans les menstruations, portent le nom de “ rahm ” en arabe, qui vient directement du Nom de Dieu “ Ar-Rahman, Ar-Rahim ” : le Créateur d’Amour, le Créateur des relations (ces liens qui sont le résultat de notre formation dans un utérus particulier plutôt qu’un autre et celle d’autres personnes dans un autre utérus lié au premier… ce gigantesque réseau de relations humaines qui prend naissance dans le ventre) ; Celui Qui aime Sa Création inconditionnellement, Celui Qui est plus Proche de nous que tous les proches.

Quel honneur nous fait-Il en nous rappelant combien nous sommes aimées de Lui et comment Il fait de nous les réceptacles de Son Amour pour les autres… Et que nous avons cela en nous, cette capacité à nourrir et à transmettre Son Amour aux autres. 
Comment pourrions-nous le faire si nous nous sentons négligées par Lui ? Alors qu’en réalité Il nous aime tellement ! Si nous continuons à penser qu’Il ne nous aime pas, nous ne serons jamais en mesure de remplir ce rôle dans nos vies, celui de nous abreuver abondamment de Son Amour afin de le léguer ensuite aux autres !

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