Mes professeurs en Syrie m’ont appris la pratique de l’istighfar, qui consiste à chercher la couverture de Dieu sur les péchés que nous avons laissés sur notre chemin dans cette vie. Prendre conscience, réfléchir, en présence de Celui qui voit tout.
Ils m’ont appris qu’à chaque fois que tu dis « AstaghfirAllah », il faut penser à un péché réel que tu as commis.
Avec ce genre de conseils, il n’y avait pas d’échappatoire… Je me souviens d’ailleurs qu’après avoir reçue cette recommandation, je regardais les petites perles de bois du subha (chapelet) de manière totalement différente. À chaque fois que je les faisais passer dans mes doigts, les péchés me venaient à l’esprit… Soudain, ce joli mot « AstaghfirAllah » que mes grands-parents récitaient dans de si belles mélodies lorsque j’étais enfant, n’était plus un mot dans une chanson, mais un chemin.
Ma mère m’y avait également préparé. À chacun de mes voyages en Syrie, elle me disait :
» Je veux que tu profites de ce voyage pour réfléchir à ce que tu dois changer dans ta vie ainsi qu’à ta façon de faire les choses. Prends ce temps pour véritablement songer à tout ce que je t’ai dit et reviens à moi différente, reviens meilleure. »
Tant que nous n’aurons pas apporté une certaine conscience dans nos pratiques et que nous ne les aurons pas approfondies, nous reviendrons du voyage sans avoir effectué les changements que tous ceux que nous aimons attendent de nous.
Ce n’est qu’aujourd’hui que je me rends compte que toutes les mères ne parlent pas à leurs enfants comme ça, et c’est sans doute la raison pour laquelle tant de gens n’ont pas la capacité de considérer véritablement ce qui se passe dans leur vie et d’accepter que tout n’est pas si rose, puis de se résoudre à se tenir responsable afin de réparer le gâchis et de changer pour le mieux.
Je Te remercie, Seigneur, vraiment, en ce Jour Saint, de me bénir d’avoir été façonnée par les personnes merveilleuses que sont mes enseignants, ma mère et tous ceux qui se soucient de déverser dans mon être la conscience qui vient des grands enseignements de nos Prophètes.
Ces enseignements qui nous apprennent que l’on doit s’efforcer de changer pour le mieux chaque jour ; et que ce processus nécessite une certaine réflexion et un retour vers Dieu.
Si l’on se contente de faire l’istighfar, de pratiquer la demande de pardon et de retour à Dieu uniquement avec la langue, nous passerons à côté de beaucoup plus grand. Nous ne devons pas nous limiter à cela. Comme me l’ont montré certains de mes professeurs : lorsque vous apportez le balai pour nettoyer le sol, vous devez le saisir fermement et brosser vigoureusement, et non pas le tenir simplement avec une poignée fragile.
C’est l’héritage de notre père Adam, c’est le rite d’aujourd’hui : s’engager dans la pratique de la recherche du pardon de Dieu, en s’occupant des péchés que nous avons accumulés sur notre chemin. En prenant le balai fermement et en l’utilisant sur les péchés d’une année entière, en y mettant une attention particulière afin de ne manquer aucune tâche, et en affirmant notre engagement à maintenir cette pratique au cours de l’année à venir.
Tant que nous n’aurons pas apporté une certaine conscience dans nos pratiques et que nous ne les aurons pas approfondies, nous reviendrons du voyage sans avoir effectué les changements que tous ceux que nous aimons attendent de nous, parmi lesquels le plus cher à nos yeux, notre Guide, le dernier Apôtre, le Bien-aimé Mohammad – que son héritage brille intensément en nous et que ses enseignements soient exaltés par nous dans chaque souffle de vie.
Que notre Seigneur nous donne la force de maintenir la tradition de notre père Adam, et que le coucher du soleil sur ce Jour Saint et l’entrée vers un nouveau jour nous fasse prendre conscience de la nécessité de changer, afin de plaire à notre Seigneur et à Son Prophète (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et notre connexion à lui).
Si je pouvais faire un cadeau à tous ceux que j’aime, en ce Jour Saint, ce serait l’humble demande que nous évoquions tous les péchés, les manquements et les fautes réels pour lesquels nous devons demander à Dieu de nous pardonner, que nous avons besoin de Son aide pour nous défaire de nos erreurs et changer, et que nous Lui promettons de ne jamais répéter. Cela fera de demain l’Aïd que nous pourrons vraiment célébrer. Ya Rabb !
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